[Fanfic Higurashi/Umineko] Un Jour de Pluie.

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Le saviez-vous ? La clé de la cage aux oiseaux...c'est la même pour ouvrir la porte principale.

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Fragment n°125 , Journal de bord d'Amaya
Journée Nuageuse.

La nouvelle fuite est pour demain. Deux tentatives ont eu lieu depuis la dernière fois, toutes deux soldées par un échec. Elle a participé à chacune d'entre elle sans jamais se faire prendre. Mais elle n'a pas pour autant réussit à s'échapper.
De nouveaux enfants sont arrivés avec le printemps. Peu d'anciens se souviennent de cette nuit tragique où nous fûmes miraculeusement épargnées.
Le secret est gardé, elle ne le dira à personne.
Les brimades se sont atténuées pour sombrer dans l'oubli pour ma part. On ne me connait pas, je n'existe pour personne d'autre qu'elle.
J'ai du mal à la reconnaître.
Elle ne me sourit plus, elle ne me parle presque plus. Les seules fois où elle s'adresse à moi c'est pour me parler de la sorcière dans les couloirs. Même si je n'en crois pas un mot je l'écoute à chaque fois avec la plus grande attention. Je ne veux plus perdre ce qu'il me reste.
La nuit prochaine j'ai décidé de la suivre, pour couvrir ses arrières. Peu importe si je me fais prendre.
Demain sera un jour de pluie.

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«-Eriko. Cette clé peut ouvrir la porte, pas vrai ? Tu l'a testée, n'est-ce pas ?
-C'est la bonne clé, elle est juste un peu vieille.
Le rayon d'une lampe torche suivit de pas lourd fit sursauter le petit groupe.
-Eriko ! Quelqu'un arrive !
-Cette clé peut ouvrir la porte, je l'ai essayée ! Une fois qu'elle sera ouverte, nous pourrons être heureuses ! Nous pourrons dire adieu à cet enfer !
-Eriko ! Quelqu'un arrive !

-Par ici !
Amaya chuchotta à l'oreille de son amie. Celle-ci, telle une bête traquée regarda brusquement autour d'elle en frissonnant.
-Suis-moi, par là, tu pourras t'enfuir !
L'autre, voyant que ses compagnes ne parvenaient pas à ouvrir la porte hocha soudain du chef.

-Clic-
-C'est ouvert !
-Hé ! Vous là-bas !

Au moment où l'un des gardes les rejoignaient pour donner l'alerte, Amaya et son amie tournaient déjà de l'autre côté du couloir. Dans leur précipitation, les autres ne remarquèrent pas l'abscence de l'une des leurs.

-Plus vite !
-Amaya...a...attends...Tu es sure que...
Toutes deux courraient à perdre haleine. Le moindre faux pas, et les éducateurs pourraient les rattrapper.
-C'est la cachette dont parlait Mitsuru ! Là, derrière la réserve, ah...ah...ah....
Toutes deux s'arrêtèrent enfin devant les portes de la réserve principale. Un large cadenas métallique scellait les deux imposantes portes closes. Elles firent le tour tout en prenant garde à ne pas attirer l'attention. Lorsqu'un faisceau de lumière d'un lampe torche apparaissait, toutes deux se plaquaient contre les murs en priant pour que personne ne les remarque.
-C'est ici !
L'obscurité ne leur permettait pas de voir suffisemment pour repérer de premier abord l'ouverture.
-Elle...elle devrait être là.
-Amaya...
-Elle est là, elle est forcément là !
Amaya glissait nerveusement les mains sur le mur, accroupie dans la pénombre.
-Je t'assure, je l'ai vue la dernière fois ! Crois-moi.
-Amaya...tu es sure que cette sortie...existe vraiment ?
Le ton glacial de son amie paralysa Amaya dans son élan. Elle se tourna lentement vers elle, et la regarda droit dans les yeux, pour la première fois depuis bientôt trois mois.
-Je peux t'affirmer avec certitude que cette porte existe. Je l'ai vue et touchée de mes propres mains, je préfèrerais mourir plutôt que de te mentir en ce moment même.
Un silence, puis la petite fille blonde s'accroupit près d'Amaya qui instinctivement se recroquevilla sur elle-même, par peur d'une réprimande...qui n'arriva pas.
-Qu'est...Qu'est-ce que tu fais ?
La jeune fille passait doucement et sans se presser ses mains contre le mur en face d'Amaya, les yeux fermés.
-Je te crois.
-Hein ?
-Je te crois lorsque tu dis qu'elle existe. Maintenant, il nous suffit juste de la trouver. Cette nuit, nous partirons. Ou nous mourrons.
Un sentiment de joie immense parcouru Amaya à cet instant précis. Tandis qu'elle aidait son amie à chercher dans la pénombre, elle ne pouvait s'empêcher de murmurrer, les yeux pleins de larmes :
-Merci...Merci...Je suis désolée, pour tout...Merci...Ecoute, 34...
-Cesse de pleurer et aide moi à trouver cette fichue ouverture !
Amaya se raidit en entendant de nouveau le ton acerbe de son amie, qui loin d'afficher un quelconque sourire de consolation abordait un air concentré et quelque peu paniqué. Malgré la lenteur de ses gestes sur le mur, on pouvait deviner un léger tremblement de ses mains.
« Je comprends, ce n'est pas l'heure de discuter, vite ! »
Toutes deux s'affairaient de leur mieux, lorsque des bruits de pas retentirent de nouveau dans le couloir, cette fois des deux côtés. Malgré leur position accroupie, on ne tarderait pas à les déloger si elles ne trouvaient rapidement ce qu'elles cherchaient. Les faisceaux lumineux se raprochaient quand soudain...
-Là, je l'ai trouvée !
-Hé vous là-bas !
Dans son excitation, la petite blonde s'était exclamée tout haut au point d'attirer l'attention des gardes. Fébrilement, Amaya l'aida à retirer l'obstruction de la chatière : quelques planches pourries qui cédèrent facilement à leurs assauts désespérés. Au moment où elles parvinrent à ouvrir le passage, Amaya s'écria :
-J'ai changé d'avis ! Je veux venir avec toi !
L'autre s'engoufrait déjà par l'ouverture en se tordant du plus vite qu'elle le pouvait. Derrière elles, les gardes venaient de repérer leur position et appelait des renforts.
Une fois son amie passée par la trappe, Amaya n'appercevait plus que ses pieds de là où elle se trouvait. la petite pris quelques seconde de son temps de fuite pour lui répondre.

-Tu plaisantes j'espère ? Toi tu reste là, je suis la seule qui m'enfuierai de l'orphelinat. Je ne veux plus jamais entendre parler de toi, maintenant que je suis libre. Adieu.
-A...Attends, attends-moi !
Mais déjà elle avait tourné les talons et s'enfuyait à toute jambes vers la sortie dénichée bien des mois auparavant par un des groupes d'exploration.
Restée seule, Amaya vit sa silhouette s'éloigner puis disparaître bientôt dans la nuit noire. La pluie tombait à torrent.
Complètement anéantie par un tel rejet de sa personne, c'est comme morte qu'elle suivit les gardes qui la trainèrent par les cheveux jusqu'à la salle de torture.
« Je ne veux plus jamais entendre parler de toi.»
Elle entra l'oeil vide dans la salle où se trouvaient déjà les cadavre de quelques enfants ayant tenté de s'enfuir, ainsi que les corps baillonnés d'autres qui hurlaient de terreur sous leurs liens.
Amaya ne les vit pas. Elle n'entendit pas les cris de douleur et de tourmente. Elle ne dit rien lorsqu'on la mena vers sa cellule.

-Tiens, mais qui voilà donc...ne serait-ce pas...?

Toujours tenue par les cheveux, Amaya ne cria pas lorsque les coups pleuvèrent. Elle ne hurla pas de terreur à la vue de la batte cloutée dont l'un de ses bourreaux s'empara.
Rien, plus rien ne semblait émaner d'elle.
Tout était terminé.
Amaya ne distingua pas le mouvement rapide et précis de la batte qui s'abbatit sur sa boîte crânienne.

….....
…...
…..
…


« Tu plaisantes j'espère ? »
Non, je ne plaisantais pas.
J'étais sérieuse, tout ce qu'il y avait de plus sérieux au monde. Seulement voilà, tu n'as pas voulu de moi.
Mon existence n'a plus aucun sens.

-Non, je veux dire, tu compte rester dans ce cercueil très longtemps ?
Cette voix...
Amaya se redressa brusquement.
-Qui, qui est là ?
-Devine.

Dans l'obscurité de la pièce, une unique bougie était restée allumée. Amaya reconnu les cellules de la salle de torture. Elle tréssaillit en s'appercevant qu'elle était belle et bien assise dans l'un des fameux cercueils de l'orphelinat. En la voyant se démettre de toutes ses forces pour en sortir, la voix se perdit dans un gloussement amusé.
-Ca pour être drôle, tu commence bien !

Une fois remise de sa frayeur, Amaya fouilla la pièce du regard.
-C'est toi...numéro 34 ?
La voix repris d'un air ennuyé.
-Je n'aime pas l'affirmer avec aussi peu de conviction, mais d'une certaine façon, oui.
Une silhouette se détacha du mur.
Amaya s'immobilisa en la reconnaissant.
-C'est...c'est vraiment toi....
Effrayée, Amaya trébucha lorsque la jolie petite fille blonde s'approcha d'elle en souriant d'un air espiègle.
-Du calme, je ne vais pas te manger !
-Mais...mais tu es sensée être partie ! Tu m'a abandonnée ici et tu es partie !
-Hum, c'est embêtant en effet. Et si je te disais que je n'était pas vraiment ce numéro 34 dont tu me parle ?
Amaya essayait d'aligner ces paroles dans un ordre clair mais rien de logique ne semblait sortir de son esprit encore embrumé de sommeil. Un souvenir effleura ses pensées. Un souvenir dont elle aurait préféré ne pas se souvenir.
-La...la sorcière des couloirs ?
La jeune fille aux cheveux blonds éclata d'un rire théâtral.
-Bien joué Amaya ! Moi qui pensais que tu ne te souviendrais pas de moi !
-Comment aurai-je pu...34 ne me parlait que de vous lorsque...
Une douleure violente lui étreignit le crâne et elle se mit à gémir de douleur, tombant à genou.
L'autre ne tint pas compte de cette crise, et s'installa sur la chaise de torture qui occupait la cellule.
-Doucement, n'en fait pas trop ou l'on ne pourra pas discuter très longtemps toi et moi.
Amaya grinça entre ses dents.
-Qu'est...qu'est-ce qu'il m'arrive ? Pourquoi...Pourquoi je me sens si faible...?
-Devine.
Amaya grimaça. La douleur s'estompa miraculeusement alors qu'elle tentait de comprendre.
-Je...suis...morte pas vrai ?
Lentement les mots étaient sortis de sa bouche. Cette révélation sembla lui redonner quelques forces, comme si elle n'attendait qu'à être prononcée pour faire disparaître la sensation de mal-être.
Celle qui semblait être la sorcière des rumeurs hocha la tête.
-Oh tu sais, ce n'est pas la mer à boire, après tout...
Un doute effroyable se forma dans l'esprit d'Amaya.
-Un instant ! Si je suis morte est-ce que 34 aussi....?!
-Oh non ne t'inquiète pas, répliqua la sorcière du tac au tac en prenant une expression ennuyée, pour cela elle a très bien réussi son coup. Elle s'est enfuit et maintenant elle se prend même pour une sorte de dieu à cause d'un éclair mal retombé, ce genre d'histoires tu vois. Elle fit un geste évasif dans le vide. Au final, mademoiselle prend l'air à l'extérieur en nous laissant croupir dans ce fichu orphelinat.
-….
La nouvelle dû réjouir Amaya qui esquissa un sourire satisfait mais la sorcière lui répondit sèchement :
-Et ça te fait plaisir ? Tu comptes rester ici indéfiniment comme un simple fantôme au lieu de prendre ta revanche sur elle ?
-Ma revanche...?
-Tu sais bien, la hanter, ce genre de choses...
-Je ne vois pas pourquoi je ferais une chose pareille, après tout elle est libre maintenant, c'est tout ce dont j'ai rêvé pour elle.
-Pour elle mais pas pour toi Amaya ! Que fais-tu de tes rêves d'avenirs, ceux que vous échangiez ensemble avant la tentative de fuite où tu l'a trahie ?
Amaya eu un temps d'arrêt.
-Comment...savez-vous tout cela ? Et comment connaissez-vous mon prénom ?
La sorcière réfléchit un instant comme pour chercher un moyen d'expliquer simplement la situation.
-Disons que...je ne t'ai pas menti en t'affirmant que j'étais en partie le numéro 34. En partie seulement. Je suis la partie de sa conscience qui l'a aidée à s'enfuir d'ici, celle qui n'a pas douté une seule seconde que cette dernière fuite serait une réussite. Celle qui n'a jamais rennoncé à la liberté ! Je lui ai lancé un petit défi et elle s'est révélée digne de moi je dois l'admettre. C'est pour cela que je lui ai donné la force de s'enfuir d'ici à tout jamais. Avec la plus exacte des certitudes !
Disant cela, la sorcière se redressa en bombant le torse.
-34 n'est pas une sorcière !
-En es-tu vraiment sure ? Sussura son interlocutrice en jouant avec les lanières de cuir du fauteuil un sourire mystérieux aux lèvres.
-Je veux dire...tous ces ricannement et chansons après le couvre feu...tout cela ce ne sont que des rumeurs !
-Lancées par qui ? Je te laisse deviner.
-Elle n'aurais jamais fais ça !
-Tu veux une preuve ? Si tu veux je te chante sa chanson préférée.
-C'était vous ! Pas elle !
L'autre soupira.
-Que tu le veuille ou non je suis une partie de l'âme de ton amie. Je peux tout te dire d'elle, te répéter mot pour mot la mondre de vos discussions, puisque tout cela je l'ai vécu avec elle et en elle.
Amaya serra les dents.
-C'est plutôt pas mal comme endroit, en tout cas bien moins ennuyeux que le reste de l'orphelinat, continua la sorcière qui s'amusait maintenant avec les objets de torture.
La petite fille aux cheveux bruns ne savait plus que faire.
-Qu'est-ce que je vais faire maintenant...?
-Hum ?
-Maintenant que tout est terminé, qu'est-ce que je peux faire ? Je suis morte, mais mon âme n'a pas trouvé le repos...
-C'est pour ça qu'on forme une super équipe toutes les deux !
Amaya sursautta. Non seulement en entendant ces paroles mais également parce que la batte cloutée dont s'était servi son tortionnaire venait de lui passer au travers de la tête, alors que la sorcière s'amusait à tournoyer sur elle-même avec ledit objet.
La batte lui parut comme souffle de vent glacé partant d'un bout à l'autre de son crâne, mais elle n'en ressentit aucune douleur.

-Là, tu vois ? Repris la sorcière. Toi et moi on est dans le même panier maintenant. On veut toutes les deux sortir de cet orphelinat et retrouver cette 34 pour lui dire deux mots maintenant qu'elle est partie !
-Avec...une batte de baseball cloutée...?
La sorcière fit un « oh ! » silencieux avec les lèvres avant de cacher l'instrument derrière son dos.
-C'est une option comme une autre dit-elle en levant les yeux d'un air malicieux.
-Je ne compte pas la tuer !
-Non, bien sur que non. Ca ne serait pas drôle autrement. Mais tu ne vas pas rester non plus croupir éternellement ici maintenant que tu es libre !
-Vous vous trompez.
-Hein ?
-Je ne suis pas libre. Je ne peux pas quitter l'orphelinat.
-Comment cela ?
-Je ne sais pas. Mais quelque chose, en moi-même me dit que je ne pourrai jamais quitter cet endroit. Et vous non plus.
La sorcière ne rit plu.
-Ca, ça reste à prouver ! Je ne compte pas passer ma vie dans cet endroit minable, tout ça parce qu'on nous a laissé ici sur un coup de tête !
-....
-Peu importe que tu veuille me suivre ou pas, je quitterai cet endroit seule s'il le faut !
La sorcière était tout à fait identique à son amie, et Amaya ne pu s'empêcher de ressentir une certaine nostalgie en la voyant crier tout de go son désir de fuite.
-Je ne suis pas n'importe qui ! Je suis la Sorcière des Certitudes, tout ce que je dis ne peut que se produire indubitablement ! Et j'affirme, là maintenant dans cette cellule moisie que je sortirai de cet orphelinat ! Je retrouverai 34, et je lui ferai passer une leçon dont elle se souviendra ! Et toi Amaya, toi aussi je te ferai sortir d'ici tu m'entends ? Nous ne finirons pas seules dans cette prison, au contraire ! La vie est pleine de surprise ! On s'amusera, on profitera du temps perdu, de tout ce que nous aurions eu envie de faire au lieu de vivre ici ! Tu verras !
Une fois de plus et sans s'en rendre compte, les larmes avaient coulé le long des joues d'Amaya. Quelque chose, au fond d'elle-même ne demandait qu'à croire la sorcière.
Elle lui adressa un petit sourire attristé.
-Cer...certainement.
Sa réponse sembla convenir à la sorcière qui lui attrapa d'une main l'épaule en acquièçant, ravie.
-Et tu m'aidera, hein Amaya ?
-Cer...tainement.
-Oh arrête, c'est ma réplique ça !
La mine boudeuse qu'elle afficha alors finit de convaincre Amaya qui parti alors dans un fou rire que la sorcière imita par la suite après plusieurs autres grimaces pittoresques.
-Cela faisait longtemps que je n'ai pas ris autant ! Hoqueta Amaya après une pause.
-Tu vois, on va y arriver, je suis certaine qu'on va y arriver !
-Si vous le dites. Après tout, ça nous passera le temps.
-Exactement ! Et tu peux me tutoyer tu sais, je ne suis pas une vielle grand-mère !
-Entendu.
-Bon, c'est pas tout ça repris la sorcière en se levant, mais on a du pain sur la planche, tu viens ? On va se payer un petit déjeuner royal dans la chambre des éducateurs !
Amaya la suivit tout en hésitant :
-On...on a le droit de faire ça ?
-Bien sur ! Répondit joyeusement l'autre en passant à travers les barreaux. Après tout ce qu'ils nous ont fait subir, on peut bien leur faire une petite farce ou deux pas vrai ?
Clin d'oeil complice.
Amaya sourit. Si la mort ne lui avait pas permis un repos éternel, du moins pourrait-elle le passer en compagnie d'une amie.
Les deux esprits passèrent au-delà des portes vérouillées et firent un tour des couloirs silencieux. La sorcière, comme par habitude, se mit à chanter tout haut les airs qui lui passaient par la tête, bientôt repris par Amaya qui pouffait de rire.
Un véritable sentiment de liberté l'emplit alors de tout son être.
Les deux passèrent la journée à provoquer d'étranges phénomènes autour des éducateurs. Chaque farce était comme une victoire sur les éducateurs, et leur incrédulité ne faisait qu'allimenter leurs fou rires.

Trois jours entiers passèrent ainsi.
Trois jours qui auraient presque fait oublier à Amaya son propre décès.
Le quatrième jour, les éducateurs décidèrent de passer leurs nerfs sur les pensionnaires de l'orphelinat. La journée fut terrible.
Amaya et la sorcière ne purent que constater avec douleur que leurs actions ne pouvaient amenner que la peur et l'incompréhension.

Le soir, avant de commencer leur tournée de hurlements déchirants dans les couloirs -la sorcière était particulièrement douée pour ce genre de choses-, Amaya annonça solannellement :

-Ecoute. Je vais t'attendre ici.
-Hum ? Comment ça, tu ne viens pas faire la ronde ?
-Si. Je ne parle pas de ça.
La sorcière se gratta la tête.
-De quoi alors ?
-On ne peut pas passer notre temps à s'amuser ici. Cela me fait terriblement mal de voir ces enfants souffrir comme nous encore il y a quelques jours. Je vais rester ici le temps que tu partes en exploration à la recherche de 34. Moi aussi j'aurais bien quelques mots à lui souffler dans l'oreille tout compte fait. Mais avant cela, il me faut faire fermer cet établissement. Par n'importe quel moyen.
La sorcière réfléchit un moment avant de sourire.
-Bonne idée, on fera ainsi d'une pierre deux coups ! Je passerai régulièrement te donner des nouvelles, et je compte sur toi pour fermer cet établissement maudit ! Dès que je l'aurai retrouvée et que l'orphelinat sera fermé, nous partirons ensemble lui remonter les bretelles !
-Mais sans la batte cloutée.
-Vraiment ? Oh, je plaisante, ne prends pas cet air effaré ma pauvre !
C'est ainsi que dans un commun accord, toutes deux prirent la décision de mener à bien leurs projets.

( c.a.d Yasu .... )